Jeux, traditions, coutumes d'autrefois du Carnaval en régions

Voici venu le joyeux temps du Carnaval et de ses fous, découvrez les festivités carnavalesques d'autrefois, leurs joies, rires, traditions, jeux. ... Faites le plein d'idées d'activités, d'amusement pour les enfants, les manifestations, les kermesses...





La nature s'éveille, le printemps pointe ses rayons de soleil.. 


La nature et les hommes ont été quelque peu engourdis par le froid et la neige hivernale, mais voici Carnaval qui vient réveiller les hommes et le printemps à venir éveiller la nature.

Ecoutez le Carnaval arriver, avec ses sonnettes et grelots, regardez ses fleurs, ses masques, vous allez ressentir la joie de ce bon génie carnaval. Les festivités carnavalesques viennent offrir une trêve heureuse à la monotonie hivernale. Tel un bon champagne, Carnaval vient apporter son pétillant, ses savoureuses gaufres et crêpes, ses beignets et ses plantureux repas gourmets.


Le jeu de Carnaval Corse, la pignatta


En Corse, le Carnaval durait jusqu'au premier dimanche de carême et se terminait par la mise en morceaux de la marmite nommée la pignatta. C'était à minuit, qu'une marmite était attachée au plafond, remplie de dragées et de fruits secs. Les danseuses étaient mises en cercle, on leur bandait les yeux, puis, armées d'un gros bâton, on les faisait tourner pour les désorienter, puis on leur disait de frapper. La danseuse devait trouver la marmite et taper un grand coup. Si elle réussissait et cassait la pignatta, le jeu était fini. Sinon, c'était au tour d'un autre danseuse. Ainsi de suite jusqu'à ce que la pignatta soit brisée. Brisée, elle libérait dans la salle les friandises, que chacun ramassait. Ce jeu ressemble étrangement à la pinata, le jeu mexicain où l'on brise à l'aide d'un bâton, un récipient contenant bonbons et petits jouets. Le mot pinata vient d'ailleurs de l'italien "pignatta", qui selon les écrits anciens signifierait "pot" ou "marmite".



Carnaval en Alsace : le jeu de lancer de disques incandescents 

Le Schieweschlawe ou le « lancer de disque » est un disque fait de bois d'un diamètre de 10 cm, percé en son centre. Maintenu à l'aide d'une baguette de bois, le disque est plongé dans le bûcher, lorsqu'il commence à s'enflammer, le lanceur frappe le disque sur une pierre plate ou une planche inclinée. Le disque est projeté en l'air et figure un tracé lumineux dans le ciel. Le lanceur dédiait ce disque à sa bien aimée. Il symbolise le soleil, les anciens croyaient chasser les mauvais esprits des ténèbres et s'attirer bonne fortune pour le printemps à venir.



Le symbole du cerf pour Carnaval


Cette représentation du cerf est souvent associée au Carnaval, on en suppose son origine ainsi:


  •     les bois du cerf qui repoussent, comme un symbole printanier
  •     le dieu celte Cemunos qui demeurait sous terre durant l'hiver, pour réapparaître au printemps sous la forme d'un cerf divin.


Anne Lombard-Jourdan(**), propose une étymologie du mot carnaval. La racine cern, corn, carn, (du latin cornu) signifierai la corne des animaux et notamment les bois du cerf. A val, avale signifierait tombe, ce qui conduit à penser que Carnaval est le moment où la corne du cerf tombe.



La mise à mort de Carnaval, les feux de Carnaval


Lorsqu'autrefois la période de Carnaval était figurée par un mannequin de paille, roi de la fête. Il terminait sa courte vie détruit le soir du Mardi-Gras, la veille du Mercredi des cendres. Selon les régions, il était brûlé sur un bûcher ou encore noyé.

Parfois, les enfants ramassaient de la paille en grande quantité qu'ils portaient sur les hauteurs proches du village. Le soir du dimanche suivant le Mardi-Gras, ils disposaient la paille en croix et la faisaient brûler. Ensuite, ils partaient faire une quête.
Le Carnaval en Alsace

Le lundi gras était surnommé en Alsace le "lundi du cerf" ("Hirtzmandig"). La coutume voulait qu'un homme de paille au visage masqué (le "Hirtzgiger") le violoneux du cerf, entre dans le village. Alors, les paysans l'éconduisaient hors du village. Le costume du personnage était alors jeté sur le fumier. Pour Carnaval ou le mercredi des Cendres, dans certaines régions d'Alsace, on allumait des feux de joie. Une scène regroupant deux personnes l'été et l'hiver s'affrontaient et, bien entendu, c'était l'été qui gagnait. On enterrait ou noyait ensuite le symbole de l'hiver.
Carnaval en Ardennes

Le mannequin de paille était appelé Saint-Pansard (le saint à la panse rebondie). Ce dernier était battu, lapidé, quelques fois fusillé avant d'être mis au feu.
En région Aveyron, le Carnaval

Comme à Bourges, dans le Rouergue, les enfants allaient voir scier en deux la "Vieille" de la Mi-Carême.



Le Carnaval  bourguignon


En Bourgogne, un immense mannequin de paille était baptisé seigneur Carnaval, le premier dimanche suivant les Rois. Il était posé sur une litière, décoré à outrance par les femmes, puis baladé ainsi dans le village. A la fin de carnaval, il est activement cherché dans la ville, jugé et condamné à l'odeur des crêpes. Le soir même seigneur Carnaval était mis au bûcher de sarments. En Bresse, ainsi que dans plusieurs provinces d'Occitanie, le carnaval s'appelait carmentran.


Le Carnaval en région Centre


Autrefois, à Bourges, on sciait la "Vieille" sur la pierre à la crie (place Gordaine) qui était en réalité un mannequin. La "Vieille" était ensuite jetée à la rivière.
Le Carnaval en Moselle

A Sarrebourg, le mannequin de paille nommé Haïlog était habillé d'un costume. Porté par des jeunes gens, il circulait de maison en maison, accompagné de chants. A la fin de la procession, sous le halo de gémissements, le feu était mis au Haïlog, puis il était jeté du pont dans la rivière. Cette tradition régionale serait en fait une réminiscence d'une ancienne cérémonie magique. Le sacrifice du Haïlog permettrait de s'assurer d'une terre fertile et du renouveau de l'esprit de la végétation, notamment celui du blé.



Le Carnaval de Nice 


Cette époque de renaissance au soleil, où les camélias s'épanouissent, pour venir s'évanouir dans les batailles de fleurs au côté des violettes, des jacinthes, des giroflées et des mimosas délicieusement odorants...est synonyme de carnaval.

Autrefois, débridé et fortement inspiré de coutumes italiennes le Carnaval de Nice fut institutionnalisé et organisé dès 1873, pour des raisons touristiques essentiellement. Andrio Saetone créa le Comité des Fêtes du Carnaval de Nice.

Dès lors, les principes de la fête furent très organisées et demeurent d'ailleurs les mêmes de nos jours:


  •     corso carnavalesque de jour
  •     corso illuminé de nuit
  •     des batailles de fleurs et de confettis (*)
  •     des chars
  •     des cavalcades, etc.


(*) Les confettis de l'époque étaient réalisés en plâtre, ce qui explique le poème (photo 2) et son allusion à la grêle qui ne fond pas et le fait qu'ils soient durs et cinglants.

Les lectures de l'époque révèlent une superbe organisation certes, mais qui fit perdre la fougue, la spontanéité et l'entrain des Carnavals précédents la création du Comité des Fêtes.

En 1975, le premier prix fut attribué au char des Ratapignata (chauve-souris), l'animal des ténèbres fit partie de la mythologie populaire, tout comme l'aigle. La Ratapignata exprimait alors une culture d'appartenance propre aux niçois, et non italienne ou française.


Le carnaval en région Picardie


Dans la Somme ou l'Aisne, avait lieu le jeudi-jeudiot, une fête célébrée par les enfants le jeudi précédant les jours gras. Elle était aussi nommée la "fête des Ratons" en référence à la pâtisserie que l'on donnait aux enfants. La veille de la fête des Ratons, les enfants achetaient ensemble un coq. Ils le liaient par les pattes, le suspendaient avec une corde entre deux arbres. Puis, chaque enfant, le battait à tour de rôle, jusqu'à ce qu'il soit mort. L'enfant ayant donné le coup mortel était alors proclamé roi de la cérémonie. Les enfants se rendaient le lendemain chez lui, puis partaient faire une quête dans tout le village. Le roi, revêtait alors une robe blanche, un chapeau enrubanné et marchait fièrement en tête de la cohorte, affublé de deux officiers armés de sabres. A l'issue de la quête, où ils ramenaient de l'argent, des oeufs, du lard ou encore du jambon, les enfants se rendaient dans la maison du roi et faisaient banquet.
Carnaval en Périgord et en Charentes

Dans le Périgord et dans les Charentes, la fête du carnaval était largement fêtée. En ce jour, on commençait un repas gargantuesque à midi, pour n'en sortir que tard dans la nuit (parfois même minuit). Du cochon tué, on mangeait le boudin, mais aussi des poulets cuisinés de différentes façon, du boeuf en pot au feu, en daube, à la broche, du gigot, etc. Le repas terminé, ils faisaient sauter les crêpes tous ensemble. Puis, au départ des invités, l'hôte raccompagnait ses invités et tirait deux coups de fusil, pour tuer le Mardi-Gras: le Carnaval était alors mort jusqu'à l'année suivante.
Le Carnaval en Touraine

En Touraine, la tradition veut que l'on mange un bon gigot lors du repas du jour de Mardi-Gras. Une coutume voulait que lorsqu'un jeune homme désirait la main d'une jeune fille, il envoyait un gigot enveloppé dans un linge blanc à la famille de celle-ci. Si la jeune fille acceptait le jeune homme, elle enlevait la queue du gigot, la décorait d'un ruban ou d'une branche de thym et la renvoyait au prétendant qui devenait alors son fiancé.
Les traditions de Carnaval, les festivités d'antan

Dans les campagnes, on se mâchurait le visage avec de la suie ou un bouchon de cire brûlé. On fabriquait des barbes, des perruques avec de l'étoupe. Les garçons se déguisaient en filles, les filles en garçon. L'on enfilait par exemple une chemise de femme par dessus ses vêtements. Puis les carnavals, entendez ceux qui participaient à la fête, déguisés, se promenaient avec un pot et une grande cuillère et lançait de la farine aux passants. Ainsi était l'ancêtre du confetti.

Voici donc des coutumes, des jeux de Carnaval, souvent semblables par leur représentation du roi du Carnaval en mannequin de paille et par sa mise à mort ou à feu, avec quelques traditions, bien particulières aux régions.

Source: (**) Anne Lombard-Jourdan, Aux origines de carnaval: un dieu gaulois ancêtre des rois de France, Odile Jacob, 2005

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